Puisqu’il semble bien que les voyages
n’en finissent jamais de cheminer en nous…
© B. Runtz
Je venais de fêter mes dix-huit ans. Rien n’aurait pu alors laisser soupçonner que je deviendrais un jour photographe, et encore moins écrivain. Mais il faut bien devenir quelque chose…
Ne sachant que faire de moi-même, sans diplôme d’aucune sorte, l’été s’annonçait interminable avec la perspective peu réjouissante de septembre qui m’attendait déjà au tournant. La lecture du livre de Georges Orwell, Hommage à la Catalogne, m’avait passionné. Alors pourquoi pas l’Espagne ?
Les images qui vont suivre sont la trace de cette errance.
Certains lieux, hautement touristiques, sont facilement identifiables, mais beaucoup vous seront aussi mystérieux qu’ils le demeurent à moi-même. N’ayant en effet à l’époque aucun « projet artistique » si ce n’est de tuer le temps, à défaut de mon mal-être, je ne documentais absolument rien de mes pérégrinations. Raison pour laquelle je les présente ici sans soucis de chronologie, au gré de mon envie, deux par deux comme dans un livre ouvert…
Durant 40 ans, les négatifs de cet été-là ont dormi au fond d’un tiroir. Aujourd’hui ils ressortent à la lumière, le voyage peut se poursuivre. En images bien sûr, mais aussi en mots avec la nouvelle Frères siamois, bourgeon tardif, que vous pourrez lire à la suite de la galerie photos.
Bertrand RUNTZ 